Conférence de l’Equipe d’accueil Ecologie et Biodiversité

École Doctorale Gestion des Ressources Naturelles et Développement

Équipe d’Accueil    Écologie et Biodiversité

Célébration du 10ème Anniversaire ED GRND

Dans le cadre de la célébration du 10ème anniversaire de l’Ecole Doctorale Gestion des Ressources Naturelles et Développement (ED GRND), nous avons le plaisir de vous inviter à la conférence organisée par l’Equipe d’Accueil Ecologie et Biodiversité, qui s’intitule « Importance du rôle de l’écologie sur la conservation de la biodiversité de Madagascar ces dix dernières années : leçons apprises et perspectives ».

Quatre intervenants spécialistes en Écologie et Biodiversité vont intervenir lors de cette conférence dont Dr Rabarison Harison, Pr Jonah Ratsimbazafy, Pr Ranalison Oliarinony et Dr Randriamiharison Lalatiana.

Dr Rabarison Harison
Enseignant-Chercheur permanent et Maître de Conférences au Département de Biologie et Écologie Végétales de la Faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo, il est spécialisé en Botanique et Écologie Végétale des écosystèmes tropicaux, en plus de son expertise en écologie de l’environnement et en gestion durables des ressources naturelles. Il a un Doctorat en Sciences Biologiques Appliquées, Option Écologie, de la Faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo. Il a deux Maîtrises de Recherche, l’une en Biologie Végétale et l’autre en Biochimie Pharmacodynamie de la Faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo.
Il est Consultant Senior indépendant dans des Projets et Programmes Environnementaux à Madagascar, en écologie et en sciences de l’environnement, en études d’impact environnemental et social, en conservation de la biodiversité et gestion des ressources naturelles, en gestion des bassins versants et périmètres irrigués, parmi tant d’autres. Il est Président de l’Association RENIALA, une Association des chercheurs scientifiques œuvrant sur l’expertise environnementale et l’évaluation écologique.

Il fera une présentation sur l’« Importance de l’étude écologique pour la conservation de la flore et de la végétation de Madagascar »

Madagascar figure parmi les principales régions hotspots de la biodiversité mondiale. Ce pays possède un fort taux d’endémisme (près de 90%), tant animal que végétal, et est considéré comme une priorité mondiale en termes de conservation. Sur les 14 000 espèces de Plantes, 83% sont endémiques, ainsi que 61% de ses Oiseaux, 92% de ses Reptiles, 99% de ses Amphibiens et bien-sûr, les Lémuriens, emblèmes du pays. Ces espèces n’existent nulle part ailleurs sur la planète. Différentes études écologiques sur la flore et la végétation ont été effectuées et mises en œuvre par différents auteurs et institutions de recherche /ou environnementales et valorisées afin de planifier une stratégie et des plans d’actions et prendre de décision pour la gestion durables des ressources naturelles, la conservation de la biodiversité et la sauvegarde de taxons rares et endémiques particuliers à Madagascar en intégrant les acteurs locaux et régionaux y compris les parties prenantes.

Pr Jonah Ratsimbazafy
Son amour pour l’environnement s’est révélé par le choix de ses études universitaires, ayant intégré la filière Sciences Naturelles à la Faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo. Son Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) au Département de Paléontologie et d’Anthropologie Biologique en poche, il a continué ses études aux Etats-Unis à Université de Stony Brook, New York, où il a décroché son PhD en 2002.
La multitude de ses travaux de recherches le place parmi les chercheurs malagasy ayant le plus de publications scientifiques. Grâce à son dévouement pour l’environnement, il a accumulé une vingtaine de prix et awards en matière de conservation et de protection des Lémuriens, tels que le Disney’s Conservation Hero en 2015, le Honorary Lifetime Award of the Association for Tropical Biology and Conservation (ATBC), le Lifetime Award of the African Primatological Society (APS) en 2019 et le Prix de Seacology en 2023.
Il est actuellement le Président du Groupe d’Etude et de Recherche sur les Primates de Madagascar (GERP), et membre de Comités d’Administration de plusieurs organismes environnementaux. Il a tout récemment été le premier Africain élu Président de l’International Primatological Society (IPS), qui est une société internationale regroupant tous les chercheurs en primatologie dans le monde entier. Enfin, il est membre à la fois de l’Akademia Malagasy, de l’African Academy of Sciences (AAS) et de The World Academic of Sciences (TWAS). Son parcours ne s’arrête pas là car jusqu’à ce jour, il continue ses travaux dans la recherche de nouvelles espèces de Lémuriens et dans la lutte pour la conservation de ces espèces endémiques de Madagascar.

Il fera une présentation sur « Importance de l’écologie des primates pour leur conservation »

Il y a eu une multitude de recherches effectuées sur l’écologie des primates du monde. Par ailleurs, nous savons que plus de 20% des primates du monde existent dans la grande Ile qui ne sont d’autres que les lémuriens. Ainsi, plusieurs recherches ont été menées sur leurs habitats (ex. Forêt dense humide, foret sèche, foret épineuse, marais etc.). Malheureusement, au cours de ces dernières 5 décennies, la destruction de leurs habitats a augmenté de manière très alarmante, en plus des pressions liées à la chasse et au changement du climat. Les dernières dix années ont vu une migration d’espèces, et ceux qui le pouvaient étaient forcé de s’adapter aux nouvelles conditions environnementales existantes. Les études écologiques de ces lémuriens sont vitales afin de mieux comprendre le mode de vie de ces trésors qui font de Madagascar une terre riche en biodiversité, et également de mieux entreprendre des activités pertinentes pour leur conservation. Il nous faut également faire face à la réalité socioéconomique et au changement climatique afin de mieux comprendre l’écologie des lémuriens et les mystères que cela recèle.

Pr Ranalison Oliarinony
Elle est Professeure à l’Université d’Antananarivo et est responsable du Laboratoire de biologie des populations aquatiques de la Faculté des Sciences, dans la Mention Zoologie et Biodiversité Animale.
Ses recherches se résument à la biodiversité aquatique et à l’écologie animale. Elle s’intéresse à la conservation des animaux aquatiques et les zones humides, en appliquant la lutte contre les espèces animales envahissantes, entre autres l’écrevisse d’eau douce introduite, et le suivi écologique dans certaines zones humides à Madagascar. Ses recherches récentes ont mis l’accent sur les services écosystémiques rendus par la biodiversité aquatique, ainsi que sur les zones humides. Les services socioculturels et les services d’approvisionnement sont particulièrement pris en compte.

Elle fera une présentation sur « Rôles écologiques de la biodiversité faunistique dulcicole de Madagascar et défis de la conservation face à la crise environnementale »
Les pays membres des Nations Unies y compris Madagascar ont adopté du plan stratégique pour la diversité biologique 2010-2020, et les objectifs d’Aichi. En effet, Madagascar s’est engagé à la conservation de la biodiversité. Dans cette optique que ce travail est mené afin de mettre en évidence les rôles écologiques de la biodiversité, en particulier la faune dulcicole et de proposer des réponses appropriées pour faire face aux problèmes environnementaux. La méthode adoptée est la compilation des travaux de recherches les plus importants effectués pendant ces dix dernières années. Les données collectées lors de l’inventaire en 2017 montrent que les rivières de l’Aire Protégée Makay renferment 36 familles de macroinvertébrés dont les Décapodes, les Coléoptères, les Diptères, les Ephéméroptères, les Hétéroptères, les Odonates et les Trichoptères. Parmi les Crustacés Décapodes, les Atyidae (patsa) présentent une préférence écologique dont les rivières sont assez larges (3- 12m) à fond sableux. Les trois insectes aquatiques à savoir les Ephéméroptères, les Trichoptères et les Odonates inventoriés sont connus comme excellents bioindicateurs. Les zones humides du Complexe Mahavavy Kinkony ont été étudiées pour constater que la tortue endémique Erymnochelys madagascariensis est reculée de la biodiversité. L’inventaire biologique de l’année 2012 a noté son existence, tandis que lors de la surveillance écologique des années 2015 et 2016, cette espèce n’a pas été répertoriée dans sept sites inventoriés. La cohabitation entre le poisson endémique Paretroplus dambabe et les poissons introduits Tilapia zilii et Tilapia rendalli et la caractérisation de l’habitat de cette espèce endémique ont été observées lord d’une investigation pendant la saison sèche en 2014 dans les zones humides susmentionnées. Au cours d’un travail réalisé en 2019, on a observé l’interrelation entre le niveau d’eau du lac Mantasoa, la saturation en oxygène dissous, le pH et la température de l’eau. La recherche en bioécologie et la sensibilisation du public large figurent parmi la lutte contre l’écrevisse envahissante Procambarus virginalis. Les perspectives reposent sur la vulgarisation des résultats de recherches en augmentant le public cible tel que les élèves (écoliers et non scolarisés), les jeunes (étudiants et chômeurs) et les adultes (de toutes sortes de catégories d’emploi). Identifier des sujets de recherche en fonction des besoins de la société en tenant compte les objectifs ratifiés aussi bien pour la conservation que pour le développement durable est à recommander pour le futur.

Dr Randriamiharisoa Lalatiana
Docteur en biologie, Ecologie et Conservation Animales, elle se focalise dans l’intégration de la recherche scientifique dans la gestion des aires protégées pour une meilleure conservation de la biodiversité de Madagascar. Elle a fait son parcours universitaire à l’Université d’Antananarivo et a approfondi ces connaissances en matière de recherche et conservation dans des Universités étrangères. Actuellement, elle travaille au sein de Madagascar National Parks depuis 2017 en tant que Chargée de Conservation, Suivi Ecologique et Recherche, dont son expertise s’étale sur plusieurs domaines allant de la conservation de la biodiversité (gestion des menaces et pressions, suivi écologique, restauration écologique, reflexe environnemental, etc…) jusqu’à la recherche scientifique.

Elle fera une présentation sur « Hardiesse conviction de Madagascar National Parks dans la gestion et conservation de la biodiversité dans les Aires Protégées »

Madagascar est l’un des centres de biodiversité les plus importants au monde. Ce qui reste de ses habitats naturels est soumis à une forte pression anthropique. Malgré ces défis, le gouvernement Malgache a fait des progrès significatifs dans la création des Aires Protégées ces dernières années pour sauvegarder ses biodiversités. Madagascar National Parks est une association de droit malgache mandatée par l’Etat depuis 1991 pour gérer les Parcs et Réserves de la Grande Île. Madagascar National Parks gère actuellement 43 Aires Protégées composées de 27 Parcs Nationaux dont 8 Parcs Marins, Réserves Spéciales et de Réserves Naturelles Intégrales. Depuis des décennies, Madagascar National Parks a toujours déployé ces efforts dans la conservation de ce réseau d’Aires terrestres et marines Protégées à travers des outils développés sur des bases méthodologiques scientifiquement prouvés et internationalement adoptés, constituent une garantie de qualité et de pertinence de ses actions. Les résultats sur l’évolution des menaces et des pressions ainsi que le système de suivi écologique ont montré l’efficacité de la conservation de Madagascar National Parks durant ces décennies. Ceci a été montré par la mesure de l’indice de l’efficacité de gestion et du niveau de menace de chaque Aire Protégée.
Par ailleurs, les Aires Protégées atteignent l’objectif de conservation lorsque les communautés locales participent à leur gestion et à leur protection. L’intégration d’une approche communautaire pour la surveillance de la biodiversité génère des bénéfices majeurs en matière de biodiversité en créant une économie locale liée à la surveillance de la biodiversité, qui crée de la valeur pour la biodiversité en dehors de l’extraction et de l’utilisation traditionnelles des ressources naturelles. Les collaborations avec les populations locales dans la gestion des Aires Protégées ont été initiées par Madagascar National Parks (MNP) en 1998. L’efficacité de la participation communautaire à la gestion des Aires Protégées a été l’objet d’une recherche particulière au niveau de MNP depuis 2018 et ceci ont montré que les communautés locales ont un niveau élevé de connaissances de la biodiversité locale et jouent donc un rôle essentiel dans l’intégration dans la conservation communautaire. Le lien entre les connaissances locales sur la biodiversité et la surveillance écologique dans les Aires Protégées pourrait être une bonne approche pour améliorer la gestion des AP. Cependant, un accompagnement permanent de ces communautés est nécessaire pour disposer de bonnes données et renforcer la collaboration des gestionnaires et des communautés dans la conservation de ces Aires Protégées.
Même si beaucoup d’aléas ont été rencontrés durant ces 30 années dans la gestion des Aires Protégées, les mesures et les leçons prises, l’austérité forcé sur les opérations, la diligence du personnel et la volonté de nos partenaires ont fait que MNP a pu assurer son mandat pour la conservation des parcs et réserves à Madagascar. Nos défis seront là encore dans les années avenir mais Madagascar National Parks est mieux préparé pour les affronter avec la participation de chacun.

Poster-conférence-EAD EcoBio du 22 sept-(ver finale en pdf)

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