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La préinscription pour l’année universitaire 2024 est clôturée. Rendez-vous pour l’année universitaire 2025. Vous avez toutefois la possibilité de préparer les dossiers de préinscription : ces dossiers sont visibles et téléchargeables sur : INFORMATION SUR LA PREINSCRIPTION
Contexte de la formation
La problématique du développement (financements nationaux ou internationaux et croissance économique) des pays du Sud, en général, et de Madagascar en particulier est centrée sur l’importance de la conceptualisation souvent importée et qu’on impose d’une manière directe ou indirecte aux institutions étatiques ou les ONG.
La conceptualisation de projets de développement n’est pourtant pas assurée d’atteindre ses objectifs si elle n’englobe pas la dimension culturelle, qui elle, est propre à la nation, en conséquence pour Madagascar de la culture malgache.
C’est ainsi que se justifie l’intégration dans différents textes des nations unies (Déclaration du millénaire, Convention sur la Diversité Biologique) d’un certain nombre de concepts d’assimilation de cette dimension culturelle notamment « la participation des populations, la valorisation des connaissances et des savoirs locaux ».
Différentes expériences de projet de développement ou de recherche à Madagascar montrent un nombre important d’échecs qui se manifestent par des résultats concrets difficilement perceptibles.
Ces échecs sont, souvent, occultés par la nécessité de se réorienter par rapport aux nouveaux objectifs définis en haut lieu parfois dans les pays du Nord. S’il est vrai en partie que la durée prédéfinie des projets pose un problème dans l’atteinte des objectifs, la piste de la faible implication des techniciens nationaux est, toutefois, pratiquement négligée alors qu’elle peut constituer le petit grain de sable qui enraye toute machine, bien huilée soit-elle. Finalement, le véritable développement est de plus en plus difficile à entrevoir dans ces conditions.
Madagascar n’a jamais été doté d’un corps de cadre conceptuel à même de contribuer à la construction de normes devant constituer la politique de développement du pays basée sur une meilleure gestion des ressources naturelles. Les conceptions des normes de gestion des ressources naturelles sont souvent initiées par des institutions non étatiques (bailleurs, ONG,…) , le rôle de l’Etat se cantonnant à valider ces règles lors de consultation dite participatives.
L’état des connaissances sur les problématiques de gestion des ressources naturelles (et les façons de la résoudre) est tellement faible que les techniciens de terrain (dans leur grande majorité), pour rester efficace, sont obligés de créer eux-mêmes leur propres données et leurs propres méthodes en fonction de leur capacité de perception de la réalité. Un phénomène d’individualisation des actions s’installe, de ce fait, au niveau des différentes structures nationales de gestion des ressources naturelles inhibant toute tentative de mise en place de règles ou de procédure claire et transparente. L’importance de la part de subjectivité favorise le foisonnement d’arrangements ou de transactions qui se mettent en place pour contourner les règles ou les procédures, si jamais ils arrivent à s’édifier, d’abord, et se pérenniser, par la suite. On parle donc de plus en plus de « mauvaise gouvernance » à n’importe quel niveau dans n’importe quel secteur.
Sans doute le problème n’aurait pas existé si ces techniciens concepteurs pouvaient accroître par la démarche déductive de la recherche une dynamique de développement de concepts locaux et nationaux à même de résoudre des problèmes techniques fortement liés à des enjeux sociaux et économiques. Mais, les grandes écoles, dans laquelle était formée la plus grande partie de ce corps de « cadre conceptuel » et les programmes desquels s’inspire l’enseignement malgache, sont bien moins méthodiques et pragmatiques pour permettre de développer chez les formés les capacités d’analyse et de créativité, primordiales, pour résoudre la problématique de gestion des ressources naturelles.
Dans le système de formation universitaire actuel la méthode de recherche s’acquiert par apprentissage sans qu’aucune familiarisation au concept n’ait, préalablement, été opérée. Beaucoup de titulaires de DEA ou même de Doctorat se suffisent d’avoir fini de rédiger un livre que leur directeur scientifique qualifie, souvent, innocemment parfois hypocritement, de « remarquable » sans que l’intéressé n’ait eu aucune notion de ce qu’est la démarche scientifique ni de l’objectif recherché par ses travaux. Il en résulte que les diplômés des universités malgaches deviennent, dans la plupart des cas, plus de la main d’œuvre pour la production de données semi-brutes que de véritables scientifiques. On a, alors, de plus en plus recours à des concepts, et donc à des experts expatriés, qui contribuent à marginaliser les scientifiques et techniciens nationaux, provoquant souvent un phénomène de rejet. Il n’est, dès lors, pas surprenant que les concepts, utilisés dans les grands programmes mais aussi les petits projets, fassent l’objet de blocage par les techniciens même qui sont chargés de leur réalisation.
C’est pour résoudre cet ensemble de problématique que la formation post Universitaire en sciences forestières à ESSA-Forêts et au niveau du département agro-management ont été conçue et testée pendant plus de 20 ans maintenant. Une continuelle réflexion a été menée depuis les années 1980.
Une fusion de ces deux formations doctorale a permis de mettre en place l’Ecole Doctorale Gestion des Ressources Naturelles et Développement
Fondements
L’Ecole Doctorale Gestion des Ressources Naturelles est l’une des 13 Ecoles dont l’institution support est l’Université d’Antananarivo. Habilitée par Arrêté d’habilitation n°32909 / 2013 – MESupRES du 7 novembre 2013 complété par l’arrêté n°31437 / 2018 – MESupRES du 12 décembre 2018, elle est hébergée par l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques et l’Ecole Normale Supérieure d’Antananarivo.
Objectif de la formation:
- « Produire » les cadres conceptuels des secteurs en charge de la Gestion des Ressources Naturelles (la première ressource naturelle étant l’être humain)
- Assurer la relève des Enseignants Chercheurs et des Chercheurs Enseignants
- Produire des données et des connaissances
- Subsidiairement contribuer aux changements des comportements et des normes pour assurer le Développement du pays
Historique
1989 – 1995 : Formation doctorale ESSA Forets avec l’appui institutionnel de la Coopération Suisse
1996 – 2000 : Formation 3ème cycle en Foresterie Développement Environnement (FD FDE)
1996 – 2012 : Formation Doctorale Foresterie Développement Environnement
2002 – 2012 : Formation Doctorale Agro-management (FD AM)
2013 : Basculement au système LMD et fusion des deux formations doctorales FD FDE et FD AM avec 4 équipes d’accueil : Ecologie et Biodiversité (EAD ECOBIO); Agro management et Développement Durable des Territoires (EAD AM2DT); Economie et Politique des Ressources Naturelles (EAD EPRN); Gestion des Forêts et des Ressources Naturelles (EAD GFRN).
2018 : Rattachement de l’équipe d’accueil Sciences Expérimentales et Valorisation des Ressources Naturelles (EAD SEVRN) au sein de l’EDGRND
Contenu de la formation
L’Ecole Doctorale forte de ses expériences de 27 ans en évaluation et en innovation pédagogique applique entièrement le système LMD qui se base sur le renforcement des capacités à la recherche des Doctorants. La formation ne se base pas sur un transfert de connaissance mais plutôt à un apprentissage de la production de connaissance.
Ainsi, le contenu de la formation est centré sur la nécessité de renforcer (faire émerger si n’existe pas) les capacités de lecture, d’analyse, de synthèse, de rédaction et d’écoute de chaque Doctorant. La nécessité de respecter les délais imposés par l’ED vise également à renforcer leur capacité à s’organiser.
Ce renforcement se fait de plusieurs façons:
- lors de la candidature, le candidat doit élaborer un projet de recherche sur la base d’un canevas établi par l’Ecole Doctorale
- Les doctorants doivent assister aux séances de dispense des Modules obligatoires qui sont
- essentiellement méthodologique (Planification et conduite de recherche, Méthodes en Sciences Sociales, Analyse des données et Communication scientifique) pour l’ensemble des doctorants.
- thématique pour chaque équipe d’accueil
- les réunions des comités de thèse se tiennent régulièrement deux fois par an (en début et en fin d’année universitaire. C’est l’occasion pour les doctorants d’appliquer le contenu des modules sur lesquels ils se sont familiarisés.
- Des séances d’appui méthodologiques sont régulièrement organisées
- Les doctorants doivent assister et /ou participer à des évènements scientifiques.